Ce soir, nous avons des invités à la maison. En passant devant le rayon charcuterie, je tombe en tête de gondole sur les petits saucissons de la marque Cochonou. Ça me semble une bonne idée. Et puis ça sonne bien, Cochonou. Tout mignon tout plein. Après ma précédente expérience avec les jambons carrefour, je suis quand même un peu méfiante. Bon, Cochonou, c’est quand même une « vraie » marque, avec le fameux « label rouge », en plus, on ne peut pas s’y tromper, non ? Mais quand même, ça ne coûte rien de jeter un coup d’œil, alors j’attrape mon téléphone et commence par l’application Yuka. Bon, c’est du saucisson, c’est plein de gras et de sel, je m’attendais à quoi ? Ce n’est pas vraiment ce qui m’intéresse, finalement. Alors je tape « cochonou » sur google. Rien de particulier à signaler, de la pub de la pub et encore de la pub, ouf. Je tombe même sur la vidéo d’un élevage, plutôt sympathique. Par acquis de conscience, je tape enfin « élevage cochonou ».
En tête de recherche, un article de Capital.fr : « Cochonou mis en cause par une vidéo-choc sur les conditions d’élevage ». Bon bein voilà, rebelotte.
Je trouve la vidéo en question – tout de même 70 000 vues – et prend mon courage à deux mains. Surprise, on retrouve le même éleveur que dans le petit reportage cochonou !
Changement de décor…
Je suis immédiatement choquée par la saleté ambiante. Le sol est recouvert d’excréments, les cochons aussi. Je n’ai pas très envie d’aller plus loin. Bon, aller, encore quelques secondes.
L’espace de vie est minuscule, les cochons sont collés les uns aux autres. Il n’y a rien d’autre que du béton (et des excréments). Les malheureux animaux essayent de s’amuser tristement avec la seule « distraction » du lieu, une petite chainette accrochée au mur. Il n’y a bien sûr pas d’accès à l’extérieur, les animaux semblent condamnés à vivre enfermés tout au long de leur courte vie (ils seront abattus à l’âge de 6 mois).
C’est bon, je coupe, j’ai compris le message.
Déformation professionnelle, je contacte William Burkhar de l’association Red Pill, auteur de la vidéo, et Cochonou. Je n’ai pas pour habitude de croire internet sur parole.
William Burkhar me confirme avoir bien pénétré dans les lieux, une plainte pour violation de domicile a d’ailleurs été déposée par l’éleveur.
Cochonou de son côté n’a déposé aucune plainte pour diffamation.
Bien sûr, on peut se demander s’il s’agit bien d’un élevage Cochonou. Mais je crois que « la question elle est vite répondue ».