Le Gaulois est un producteur de produits dérivés de volailles. C’est une marque qui achète plus de 10 millions de volailles à des éleveurs français chaque année. « Le Gaulois, c’est la garantie de produits de qualité à des prix accessibles tout en préservant le bien-être animal », revendique la marque.
Le Gaulois, qui a bien compris que le bien-être animal était devenu une préoccupation majeure du grand public, en a fait le fer de lance de l’une de ses campagnes publicitaires. On y voit des poulets danser joyeusement le french cancan dans un hangar rustique, spacieux et propre, mettant en avant l’origine française de la viande et la qualité de ses élevages.
Mais quelle est la réalité sur le terrain ? L’association Red Pill s’est rendue dans 3 élevages de la marque pour un constat amer.
Saint-Didier-Sur-Chalaronne (Ain)
Avant même de rentrer dans le bâtiment, les membres de l’association tombent sur une benne remplie de poulets morts. Ce n’est que le début.
A l’intérieur, on ne peut que constater l’évidence : il s’agit d’un élevage intensif. Loin de la joyeuse et saine image de la publicité Le Gaulois, les poulets s’entassent par milliers dans le hangar, on observe une véritable mer de poulet.
Le sol est recouvert d’excréments et de paille qui forment une épaisse couche molle.
Dans un recoin du bâtiment, au contact des autres volailles, près de 80 poulets morts sont empilés les uns sur les autres. L’auteur de la vidéo décrit une forte odeur de putréfaction.
Au milieu de la nuit, les poulets sont toujours éclairés par des lampes artificielles. Pourquoi ? L’auteur explique que sous cette lumière permanente, les animaux restent en activité et dorment peu. Par conséquent, ils mangent plus et s’engraissent.
Mâchelles (Maine-et-Loire)
Dans cette vidéo tournée en caméra cachée, on peut cette fois observer l’évolution des poulets sur une trentaine de jours.
En début de vidéo, on observe un hangar obscur dans lequel s’entassent 20 à 25 000 poussins. Toujours de l’élevage industriel, donc. Le constat sur la mortalité est toujours aussi alarmant avec de nombreux oiseaux morts ou blessés dès le début de leur vie.
Quelques temps plus tard, les poussins sont devenus des poulets. On notera que le hangar n’a jamais été nettoyé, et que la mortalité reste élevée.
On peut d’ailleurs voir un éleveur, peinant à marcher au milieu des nombreuses volailles, qui passe ramasser les animaux morts, cachés et piétinés sous les vivants. Aucun soin n’est constaté.
On assiste enfin au départ effarant pour l’abattoir des poulets. Ils sont avalés par une machine qui les projette ensuite à grande vitesse dans de minuscules tiroirs ou ils ne pourront pas bouger.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=dPBXxOgccZU&feature=emb_logo
Allex (Drôme)
C’est un élevage de dindes cette fois-ci. On pourrait imaginer les choses différentes pour ces oiseaux de plus grande taille. Pourtant, les faits restent exactement les mêmes, les conditions de vie sont épouvantables, peut-être encore plus impressionnantes que chez les poulets.
3 éleveurs, 3 fois le même constat : loin des regards, les conditions d’élevages des dindes et des poulets Le Gaulois sont inacceptables.
Résumons. Enfermés à vie sans aucun accès à l’extérieur, les volailles sont entassées les unes sur les autres dans un espace clos réduit. Il est évident que ces conditions de vie ne correspondent pas du tout à l’habitat naturel de ces oiseaux.
Mais ce n’est pas tout. L’hygiène est systématiquement déplorable. Poulets et dindes vivent au milieu des excréments, en contact permanent avec leurs propres déjections : le sol n’est jamais nettoyé au cours de leur courte vie. Or les déjections produisent de l’ammoniac, qui entraine fréquemment l’apparition de brulures et de troubles respiratoires chez les volatiles.
Ces conditions de vie difficiles entrainent l’inévitable : des dizaines d’animaux morts, blessés ou agonisants sont retrouvés dans chacun de ces élevages, au milieu de ceux en « bonne santé ».
Il n’existe pas de soin pour les volailles. Aucun local ne semble destiné à l’isolement et aux soins des animaux malades ou blessés. C’est pourtant une infraction majeure à la réglementation en vigueur. (Arrêté du 25 octobre 1982 relatif à l’élevage, à la garde et à la détention des animaux.)
L’image véhiculée par la marque Le Gaulois dans ses publicités et communications cache donc une réalité bien sombre.
Comment en sommes-nous arrivés là ? La course aux petits prix est-elle vraiment compatible avec le bien-être animal ?